La boccia, sport star des Jeux paralympiques, se pratique aussi en Charente-Maritime
Pour la première fois aux Jeux paralympiques de Paris, la France a remporté une médaille d’or en boccia. Un sport emblématique, car il peut être pratiqué même en situation de grand handicap. À La Rochelle, on compte une quinzaine de pratiquants.
Les Bleus ont brillé durant cette quinzaine de Jeux paralympiques de Paris. À trois jours de la fin de la compétition, le palmarès de Tokyo est d’ores et déjà dépassé. Grâce notamment à cette toute première médaille d’or française décrochée en « boccia » (« boule » en italien) par Aurélie Aubert. La boccia, le plus inclusif des sports adaptés. Une forme de pétanque, que l’on peut pratiquer même en situation de très grand handicap. À La Rochelle, on compte une quinzaine de pratiquants, au sein du cercle handi rochelais. Ils se retrouvent une fois par semaine dans le gymnase Gino Falorni du quartier des Minimes.
« C’est comme la pétanque, simplifie Wilfried Ossah, entraîneur de l’équipe rochelaise, lui-même en fauteuil. Il y a d’un côté une équipe rouge et de l’autre, une équipe bleue. Il faut se mettre au plus près du jack pour remporter des points. » Le jack étant l’équivalent du cochonnet, une balle molle de la même taille que les autres. « C’est vraiment accessible à tout type handicap, précise encore le coach. Que tu sois mal-marchant, que tu sois en fauteuil manuel ou électrique. »
« Je fais ça avec beaucoup de plaisir »
Et vu les cris qui envahissent le gymnase, on se prend vite au jeu. Depuis son fauteuil, Alexandre adore ce sport qui lui fait travailler « la concentration, visualiser où il faut jouer ». Devant lui, une rampe, qui permet à Alexandre de ne donner qu’une petite impulsion de la main pour lancer la balle. « Je fais ça avec beaucoup de plaisir », promet le jeune homme, qui adore l’ambiance du mercredi après-midi au gymnase Falorni : « on rigole bien ! »
« Est-ce que tu peux remonter un petit peu plus ? C’est bon. » Alexandre donne ses consignes à son assistante, Lucette, retraitée bénévole au Cercle handi rochelais. « En compétition, l’assistant a le dos tourné, décrit Lucette. Il ne regarde surtout pas le jeu, et il n’a pas le droit de parler, il n’a qu’à écouter ce que dit celui qui joue. » Lucette est dans son élément ici : « quand on va en compet’ avec Alexandre, je suis aussi fière que lui ! C’est des petits anges, tous. »
Prendre une licence dans un club, c’est travailler l’autonomie
Et ces Jeux paralympiques, couronnées par une médaille d’or, gonflent l’orgueil de nos Rochelais. D’autant plus important que « ce n’est pas évident pour eux de vivre leur handicap, précise Lucette. Les gens ne sont pas très tolérants. » Venir à l’entraînement permet aussi à beaucoup de travailler l’autonomie, « sortir de son foyer, partager, rigoler », égrenne l’entraîneur Wilfried Ossah.
Tous sports confondus, la Charente-Maritime ne compte que 200 licenciés avec une pratique sportive adaptée. Il reste donc une marge énorme. Recruter de nouveaux participants, c’est la mission de Mélanie Le Gall du comité départemental handisport. « La boccia, c’est un très bon exemple. Cela montre bien que même des personnes qui ont un grand handicap peuvent trouver une activité », promet la chargée de développement.
Oser sortir de chez soi
Et les possibilités sont nombreuses, de la voile à la natation en passant par des sports collectifs comme le basket et le hand. « Ce qu’il faut, c’est faire sortir les personnes en situation de handicap de chez elles, plaide Mélanie Le Gall. Quand elles isolées, elles n’osent pas. Et justement, nous, ce qu’on veut leur dire, c’est d’oser venir nous voir, ou d’appeler et on viendra les voir. Et après ensemble, on verra ce qui est possible de faire. »
Une démonstration de boccia est organisée ce samedi 7 septembre, sur le Village de la vie associative rochelaise, organisé sur l’esplanade Éric Tabarly. Rendez-vous à 12h30 et 16h30.